Chaque lundi, Denis Balbir décrypte l’actualité de Ligue 1. Notre consultant ne pouvait pas manquer l’Olympico OL – OM (4-2).
« Cette semaine, la dynamique des Olympiques s’est inversée. Pourquoi ? Déjà parce que l’OM a fait un match très moyen en Coupe d’Europe contre Francfort et que cette rencontre a accentué ses carences défensives avec la blessure d’Adil Rami. A mon sens, Marseille aurait dû mettre un billet sur un défenseur central supplémentaire plutôt que de poser 30 M€ sur un milieu comme Kévin Strootman et imposer à Luiz Gustavo de redescendre en défense. Lors de l’Olympico, le Brésilien n’était pas au niveau dans ce rôle de composition et ça s’est vu.
A côté de lui, Duje Caleta-Car est une énigme. J’aime beaucoup Marseille, j’ai vibré avec cette équipe en Coupe d’Europe l’an dernier mais je trouve ce recrutement incompréhensible. Quand on dispose d’un très bon jeune défenseur sous la main comme Boubacar Kamara, je ne comprend pas qu’on aille mettre des sommes folles sur un joueur comme Caleta-Car. Ok, il est également jeune et physique mais il est techniquement limité. A mes yeux, il s’agit d’un joueur moyen, surcoté. Quand on est l’OM, on ne peut pas se permettre ce genre de recrue. Dans les buts, je pense aussi que l’OM n’a pas assez anticipé le déclin physique de Steve Mandanda et que le club aurait dû aller chercher un jeune gardien comme Benjamin Lecomte (Montpellier) quand il en avait l’occasion. C’est facile de parler après coup mais je pense qu’on pouvait anticiper de tels soucis. C’est dommage d’être plombé de la sorte par des lacunes défensives alors qu’offensivement, Rudi Garcia peut compter sur des Dimitri Payet et Florian Thauvin qui marchent fort.
« N’en déplaise aux critiques, Genesio a encore réussi son match face à l’OM »
A l’inverse de l’OM, Lyon était en confiance, sortait d’un match gagné à City. Tout au long de la semaine, j’ai entendu des gens dire que, même si c’était bien, ce n’était pas non plus l’exploit du siècle. Comme si tous les clubs français allaient gagner à Manchester … Ce qui est marquant avec l’OL, c’est que cette équipe sait se remettre en cause, sans doute grâce à l’impact de son président Jean-Michel Aulas, quelqu’un de fort en périodes de crise. Il n’y a qu’à voir la semaine de Nabil Fekir pour s’en convaincre. Jean-Michel Aulas a senti que son capitaine était moins bien. En un twitt, il l’a remis face à ses responsabilités et dans le sens de la marche. Cela montre son influence et l’écoute que les joueurs lui portent. Cela fait partie de la force d’un club, de son expérience passée au niveau européen.
Encore une fois, et même s’il n’aime pas tirer la couverture sur lui, on ne peut que souligner la pertinence des choix de Bruno Genesio. Ses réussites sont trop souvent passés sous silence et on stigmatise à chaque fois la moindre erreur qu’il va faire. Comme je l’avais dit lors de ma précédente chronique, ce n’est pas la première fois qu’il tente et réussit des coups en Europe et que sa gestion a une influence directe sur de gros matches. A City, le coach lyonnais avait choisi d’aligner Maxwell Cornet dans le couloir droit pour bien défendre. Là, il a relancé Bertrand Traoré qui s’est offert un doublé. Bien sûr, il dispose de joueurs de grand talent mais sa force est d’amener ses joueurs vers une certaine discipline, une rigueur. N’en déplaise aux critiques, Genesio a encore réussi son match face à l’OM. »
Recueilli par Alexandre CORBOZ
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